Par défi, par jeu, la fondation Blachère a proposé ce sujet à dix artistes qui pratiquent des médiums différents et qui ont des approches diverses dans leurs rapports au monde. Dans les temps archaïques, l’artiste était le chaman, celui qui créait la relation avec l’invisible. Ses objets réalisés dans l’anonymat servaient de liens entre le jour et la nuit.
Cette exposition se visite comme un livre de contes, comme une invitation au voyage. L’animal fut de tout temps un vecteur dans la quête spirituelle. Le renard « pâle » illustre le rôle divinatoire dans la cosmogonie Dogon. Animal, du latin animus, esprit … des hommes et des animaux. L’homme a toujours vécu avec et parmi les animaux. L’enfance de l’homme se confond avec l’univers animalier.
Dans les sociétés anciennes, l’homme et l’animal partageaient le même monde, dans la société contemporaine, ils sont distants les uns des autres préférant le zoo à la jungle, ou dans une proximité souvent paradoxale l’animal de compagnie à l’animal sauvage…
Le monde animal est un mystère. Il nourrit les peurs, les joies, indissociables de l’apprentissage des valeurs sociales que ce soit en Afrique ou ailleurs.
Nous vous convions à découvrir des univers particuliers tout au long d’un parcours dans un dédale de chambres voulu comme un chemin initiatique, d’une oeuvre à l’autre, d’une histoire à l’autre, d’une révélation à un émerveillement, les yeux ouverts sur le monde de l’inconscient.
Cette exposition se propose de mettre en scène des œuvres et des voix.
Nous avons attribué à chaque artiste un espace dans lequel sa proposition est scénographiée.
Derrière les images, il y a des histoires, des imaginaires, des artistes…
Un cabinet de curiosités est un lieu où sont entreposés des objets sans liens apparents.
La cohabitation entre passé et présent est toujours riche de sens. Nous avions entrepris déjà une confrontation similaire avec l’exposition « Masques » devenue « Persona » au Musée de Tervuren en Belgique.
La collaboration avec le Musée des Confluences de Lyon nous permet à nouveau de créer des correspondances entre les univers. Le cabinet de curiosités du Musée des Confluences est une accumulation hétéroclite d’objets rituels et d’animaux naturalisés qui joue le rôle de passage entre le monde du quotidien et le sacré de l’art.
« L’art n’est pas un langage. Le contenu de l’art n’est pas son sujet.
Le contenu de l’art c’est la forme. L’art n’est pas un discours sur le monde, c’est un champ spécifique. Cette soudure de plaisir et de connaissance qu’est l’art, un monde à regarder et à faire naître, forcent à interroger le pluralisme. »
Joëlle Busca, l’art contemporain africain
Cheikhou Ba (Sénégal), Pierre Bodo (RDC), Andreis Botha (Afrique du Sud), Frédéric Bruly Bouabre (Côte d’Ivoire), Soly Cissé (Sénégal), Amal Kenawy (Egypte), Franck Lundangi (Angola), Aimé Mpané (Congo), Mamady Seydi (Sénégal), Billie Zangewa (Malawi).